Page:Antonin ou Le fils du capucin, 1801.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 49 )


core, et je résistai avec peine à ses argumens pressans ; las de combattre en vain, il me quitta furieux, en jurant qu’il se vengerait de mes refus. Je prévins ses menaces, et je quittai pour jamais cette nouvelle Sodôme. Cependant j’étais sans ressource, l’idée de ma situation était accablante, il me reste des amis, me disais-je, des amis ! et quels amis ?… Ils avaient partagé mes plaisirs, mais ils ne m’aimaient pas assez pour sacrifier un de leurs luxurieux besoins au soulagement de mon infortune. Ils me fuiront comme le malheureux qui porte dans son sein le poison pestilenciel. J’en trouvai un cependant, il était jeune, sensible et m’aimait pour moi-même. Quelques talens, d’heureuses dispositions l’avaient jetté dans

E