Page:Antonin ou Le fils du capucin, 1801.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 84 )


ce dont son insensible père l’avait si cruellement privée j’ai su depuis qu’il avait péri dans un duel qu’il avait injustement suscité : Lucie était bonne, elle donna des larmes à sa mémoire, et elle se vengea de la sorte de ses dédains obstinés Sa veuve douée du plus voluptueux tempérament courut longtems les aventures mais ses ans et le grand usage altérèrent ses charmes, et elle prit le parti ordinaire, de donner à Dieu ce qu’elle ne pouvait plus offrir aux hommes, et pleura dans l’hypocrisie trente ans d’amour et de plaisir.

J’étais heureux avec Lucie je lui rendais en amour ce qu’elle avait fait pour ma fortune, et nous nous tenions pour acquittés réciproque-

ment