Page:Apollinaire - Œuvres poétiques (extraits Poèmes à Lou), 1959.djvu/100

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— Le 13 mai de cette année
Tandis que dans les boyaux blancs
Tu passais masquée ô mon âme
Tu vis tout d’un coup les morts et les vivants
Ceux de l’arrière ceux de l’avant
Les soldats et les femmes
Un train passe rapide dans la prairie en Amérique
Les vers luisants brillent cette nuit autour de moi
Comme si la prairie était le miroir du ciel
Étoilé
Et justement un ver luisant palpite
Sous l’Étoile nommée Lou
Et c’est de mon amour le corps spirituel
Et terrestre
Et l’âme mystique
Et céleste