Page:Apollinaire - Œuvres poétiques (extraits Poèmes à Lou), 1959.djvu/130

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LXXII

[LES FEUX DU BIVOUAQ][1]


Les feux mouvants du bivouac
Éclairent des formes de rêve
Et le songe dans l’entrelacs
Des branches lentement s’élève
Voici les dédains du regret
Tout écorché comme une fraise
Le souvenir et le secret
Dont il ne reste que la braise


LXXIII

[TOURBILLON DE MOUCHES][2]


Un cavalier va dans la plaine
La jeune fille pense à lui
Et cette flotte à Mytilène
Le fil de fer est là qui luit
Comme ils cueillaient la rose ardente
Leurs yeux tout à coup ont fleuri
Et quel soleil la bouche errante
A qui la bouche avait souri.


LXXIV

[L’ADIEU DU CAVALIER][3]


Ah Dieu ! que la guerre est jolie
Avec ses chants ses longs loisirs
La bague si pâle et polie
Et le cortège des désirs
Adieu ! voici le boute-selle…
Il disparut dans un tournant
Et mourut là-bas tandis qu’elle
Cueillait les fleurs en se damnant

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