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XLVI
RÊVERIE
Ici-bas tous les lilas meurent
Je rêve aux printemps qui demeurent
Toujours
Ici-bas les lèvres effleurent
Sans rien laisser de leur velours
Je rêve aux baisers qui demeurent
Toujours
I
Le vrai mon Enfant c’est ton Rêve
Tout meurt mon Cœur la joie est brève
Ici
Mais celui que l’Amour élève
Est délivré de ce souci
Pour lui toujours dure le Rêve
Ici
Amours passés fleur qui se fane
Illusion pour le profane
Mais nous
Broutons la Rose comme l’Âne
Rose qui jamais ne se fane
Pour nous
II
Un seul bouleau crépusculaire
Sur le mont bleu de ma Raison