Page:Apollinaire - Calligrammes.djvu/113

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Les obus miaulaient
                              Entends chanter les nôtres
Pourpre amour salué par ceux qui vont périr

Le printemps tout mouillé la veilleuse l’attaque

Il pleut mon âme il pleut mais il pleut des yeux morts

Ulysse que de jours pour rentrer dans Ithaque

Couche-toi sur la paille et songe un beau remords
Qui pur effet de l’art soit aphrodisiaque

Mais
      orgues
                aux fétus de la paille où tu dors
L’hymne de l’avenir est paradisiaque