Page:Apollinaire - Calligrammes.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que ce qu’on a sous la main

Dans ce palais souterrain creusé dans la craie si blanche et si neuve

Et deux marches neuves
                    Elles n’ont pas deux semaines

Sont si vieilles et si usées dans ce palais qui semble antique sans imiter l’antique

Qu’on voit que ce qu’il y a de plus simple de plus neuf est ce qui est

Le plus près de ce que l’on appelle la beauté antique
Et ce qui est surchargé d’ornements

A besoin de vieillir pour avoir la beauté qu’on appelle antique

Et qui est la noblesse la force l’ardeur l’âme l’usure
De-ce qui est neuf et qui sert
Surtout si cela est simple simple
Aussi simple que le petit palais du tonnerre