Page:Apollinaire - Calligrammes.djvu/25

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Bien souvent j’ai plané si haut
Si haut qu’adieu toutes les choses
Les étrangetés les fantômes
Et je ne veux plus admirer
Ce garçon qui mime l’effroi


Jeunesse adieu jasmin du temps
J’ai respiré ton frais parfum
À Rome sur les chars fleuris
Chargés de masques de guirlandes
Et des grelots du carnaval


Adieu jeunesse blanc Noël
Quand la vie n’était qu’une étoile
Dont je contemplais le reflet
Dans la mer Méditerranée
Plus nacrée que les météores


Duvetée comme un nid d’archanges
Ou la guirlande des nuages
Et plus lustrée que les halos
Émanations et splendeurs
Unique douceur harmonies