Page:Apollinaire - Calligrammes.djvu/47

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Et maintenant
Tu me ressembles tu me ressembles malheureusement


Nous nous ressemblions comme dans l’architecture du siècle dernier

Ces hautes cheminées pareilles à des tours


Nous allons plus haut maintenant et ne touchons plus le sol


Et tandis que le monde vivait et variait
Le cortège des femmes long comme un jour sans pain
Suivait dans la rue de la Verrerie l’heureux musicien


Cortèges ô cortèges
C’est quand jadis le roi s’en allait à Vincennes
Quand les ambassadeurs arrivaient à Paris
Quand le maigre Suger se hâtait vers la Seine
Quand l’émeute mourait autour de Saint-Merry


Cortèges ô cortèges
Les femmes débordaient tant leur nombre était grand
Dans toutes les rues avoisinantes
Et se hâtaient raides comme balle
Afin de suivre le musicien