Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/115

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quand on est d’un tempérament libertin ?

J’avais vu plusieurs fois avec M. L… M. de C…, page de M. le prince de C… ; sa figure m’avait paru aussi intéressante que j’avais remarqué chez lui de plaisir à me voir. Je formai le dessein d’en faire mon greluchon ; les avances coûtent peu quand on aime et qu’on ne trouve point de préjugés ; je fis ma cour à M. de C…, je voulus lui dire la première que je l’aimais ; ses yeux m’avaient déjà prévenu ; ils m’avaient peint la vivacité de ses désirs ; j’y avais lu tout mon bonheur avant que d’y avoir vu naître le plaisir que lui faisait éprouver l’aveu du plus tendre retour. Quand une femme a laissé lire dans son cœur ; quand le secret de son âme lui est échappé ; quand