pousser un cri qui aurait tout découvert. Je ne revins de ma crainte que quand j’entendis M. D… s’approcher, sur la pointe des pieds, de mon lit : je vis bien que mon rôle était de contrefaire la dormeuse ; la frayeur que j’avais eue m’avait mis dans un état très propre à faire valoir le mensonge de Manon. Il lui dit qu’effectivement il me trouvait bien changée ; il ajouta qu’il avait chez lui une eau dont la bonté était reconnue pour toutes sortes de coliques, et l’effet immanquable ; qu’il allait en chercher de peur qu’il ne me prît une seconde attaque.
Que je me trouvai soulagée quand je vis M. D… sortir de ma chambre ! Je courus me jeter au col de ma chère Manon ; je l’embrassai mille fois, elle me porta sur le lit de M. de C… ; une sueur froide