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HISTOIRE DE Mlle  BRION

n’étais auparavant ; on disait tout bas que le régime m’avait bien réussi. Je fus plus suivie et plus fêtée aux promenades, que je n’avais jamais été ; tout le monde voulut m’avoir ; j’acceptai M. N…, conseiller au Parlement ; je n’étais point riche et c’était celui qui m’offrait davantage.

M. N… avait toujours fait beaucoup de bien à toutes les femmes qu’il avait entretenues ; il était généreux, il ne me refusa rien et me mit parfaitement bien dans mes meubles ; il avait la réputation d’être extrêmement jaloux ; mais je me flattais de le tromper, ou plutôt de le familiariser avec les greluchons ; enfin, je comptais le mettre au ton de tous les honnêtes gens qui entretiennent des filles. Il trouva plusieurs fois M. L… chez moi, sans qu’il