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HISTOIRE DE Mlle BRION

sine : ce passage n’était connu que de quelques prélats, intéressés par leur état à n’être libertins qu’avec décence et à prendre le mystère pour mentor de leurs plaisirs. Par là entraient quelques paillards honteux, gens de nom, que l’âge n’avait pas plus servi à corriger que réussi à faire prendre un directeur à leurs femmes, et qui venaient de temps en temps tenter de faire expirer chez eux le plaisir, et qui finissaient par essouffler deux ou trois filles à pure perte. On y voyait aussi quelques singes de la justice, pincés par état, qui auraient cru manquer à la gravité de la présidence, si dans leurs ébats ils avaient dérangé l’économie d’une longue perruque d’emprunt, à laquelle la plupart devaient tous leurs mérites.