Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/90

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Nous nous rendîmes à ses conseils. J’embrassai mon cher de la V…, qui me promit de me venir voir dès le lendemain, s’il lui était possible. Plusieurs jours se passèrent sans que j’eusse le plaisir de le revoir. Son absence m’inquiéta. Quand on aime on s’alarme facilement. Je lui écrivis une lettre que Manon se chargea de lui rendre. Elle apprit à l’hôtel de C… que M. le prince étant allé à Versailles, il avait été obligé de le suivre et qu’il devait y rester plusieurs jours : cette nouvelle fut pour moi un coup de foudre. Quand on aime bien, la séparation est le dernier des malheurs.

Je proposai à Manon de l’aller trouver. Elle me répondit que, comme le marquis ne passait pas un jour sans me voir, il ne serait pas facile de s’ab-