Page:Apollinaire - L’Enfer de la Bibliothèque nationale.djvu/201

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1 volume gr. in-8 de 1 f. n. chif. et 62 p. Tirage à 140 ex., un des 30 ex. grand in-8, sur Chine (ex. no 130), cartonné sous couv. impr. avec un frontispice libre de Félicien Rops, à l’eau-forte en deux états, noir et bistre.

« Les spéculateurs de la librairie belge, dit M. Maurice Tourneux, ont multiplié les contrefaçons ; l’une d’elles, sous la même date, est reconnaissable dès la troisième ligne à cette faute : le Sceptre d’Elpenor pour le spectre » — « À la faute de la page 1, signalée par M. Tourneux, dit M. Gabriel Vicaire, il en faut ajouter une autre, page 9, ligne 7, où le mot orgueil est écrit orgeuil. » La pre éd. de ce petit ouvrage figure à la cote L n. 27 1911 Réserve. Elle est de l’imprimerie Didot s. d. (1850). C’est un in-8 de 15 p. de texte tiré à 25 ex. hors commerce. Il paraît que Mérimée eu aurait détruit quelques-uns.


On sait que le titre énigmatique de ce petit ouvrage signifie : Henry Beyle, par Prosper Mérimée.


Il est intéressant de rappeler ici ce que dit de H. B., M. Eugène Pelletan (La Nouvelle Babylone, III, 279, b.).

« Les noms propres sont partout laissés en blanc pour dérouter la curiosité. On dirait une conspiration vénitienne où tous les personnages sont masqués… Cette brochure, écrite avec amour et imprimée avec luxe, contient la plus incroyable orgie de paroles qu’un bel esprit entre deux vins ait jamais faite dans une ruelle. Si cette oraison funèbre, qui pleure le défunt le rire sur la lèvre, avait été écrite par quelque malheureux affamé de réputation, qui cherche le scandale à défaut de talent, nous ne l’eussions pas arrachée à son mystère. Mais cette brochure n’est pas l’œuvre du premier venu ; quelle que soit la prudence du romancier qui l’a écrite, on le reconnaît aisément à ce style à part, qui parle court et qui expédie rondement le lecteur. Pas un mot de trop, pas un détail de luxe ; le fait, rien que le fait, et le fait toujours sur pied, toujours pressé d’arriver, comme un facteur de la poste ou un conscrit en congé. À défaut du style, on reconnaîtra encore le biographe de Beyle à son mépris de la femme et de l’amour. L’amour, pour lui, n’est qu’un trictrac avec un dé pipé. Quiconque met à ce jeu-là, doit tricher ou perdre la partie.

« Ai-je besoin, maintenant, de nommer l’anonyme ? Regardez,