Page:Apollinaire - L’Hérésiarque et Cie.djvu/15

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le nom est orthographié de telle sorte qu’on le prononce Porjitz, et prit congé en m’assurant de sa sympathie pour la France.

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Peu de jours auparavant, Paris avait fêté le centenaire de Victor Hugo. Je pus me rendre compte que les sympathies bohémiennes, manifestées à cette occasion, n’étaient pas vaines. Sur les murs, de belles affiches annonçaient les traductions en tchèque des romans de Victor Hugo. Les devantures des librairies semblaient de véritables musées bibliographiques du poète. Sur les vitrines étaient collés des extraits de journaux parisiens relatant la visite du maire de Prague et des Sokols. Je me demande encore quel était le rôle de la gymnastique en cette affaire. Le rez-de-chaussée de l'hôtel qui m’avait été indiqué, était occupé par un café chantant. Au premier étage, je trouvai une vieille qui, après que j’eus débattu le prix, me mena dans une chambre étroite où étaient deux lits. Je spécifiai que j’entendais habiter seul. La femme sourit, et me dit que je ferais comme bon me semblerait ; qu’en tout cas je trouverais facilement une compagne au café-chantant du rez-de-chaussée.