Page:Apollinaire - L’Hérésiarque et Cie.djvu/288

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578 l’hérésiarque et Cie -graphie et la téléphonie sans fil, à la transmission des images photographiques, à la photographie en couleurs et en relief, au cinématographe, au phonographe, etc.. Ces travaux m’amenèrent à m’inquiéter d’un point négligé par tous les savants qui se sont occupés de ces problèmes passionnants : je veux parler du toucher à distance. Et je finis par découvrir les principes de cette science nouvelle. De même que la voix peut se transporter d’un point à un autre très éloigné, de même l’apparence d’un corps, et les propriétés de résistance par lesquelles les aveugles en acquièrent la notion, peuvent se transmettre, sans qu’il soit nécessaire que rien relie l’ubiquiste aux corps qu’il projette. J’ajoute que le nouveau corps conserve la plénitude des facultés humaines, dans la limite où elles sont exercées à l’appareil par le véritable corps. Les récits miraculeux, les contes populaires, qui accordent à certains personnages le don d’ubiquité, montrent que d’autres hommes avant moi ont agité la question du toucher à distance ; toutefois ce n’étaient que rêveries sans importance. Il m’était réservé de résoudre, scientifiquement et pratiquement, le problème. Bien entendu, je laisse de côté les phénomènes ou prétendus phénomènes médionaux