Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/155

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les Indiennes, avec des voix dont les intonations étaient exquises, chantaient en leur langage.

« Derrière ce char, exécutant leurs sonneries martiales, marchaient les trompettes de la milice que précédait le porte-étendard et que suivaient une bande de musiciens vêtus à la mexicaine et coiffés de larges chapeaux pointus ; ils jouaient du fifre, de la clarinette et du hautbois et leur musique alternait avec le son des trompettes, les cuivres de la fanfare du Sicilien Ballo et les voix des chanteurs qui venaient ensuite, vêtus en pionniers et portant des sachets indiens.

« Puis, en bon ordre, commandé par le capitaine Pettigrew, marchait un détachement de miliciens mormons, entourant quatre esclaves noirs qui portaient une grande ruche symbolisant le territoire d’Utah et rappelant le nom révélé de Déseret ou pays de la petite abeille.

« À ce moment un nègre missourien, arrivé le matin même, poussant une brouette, accompagné d’un trappeur du