Page:Apollinaire - Le Flâneur des deux rives.djvu/12

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quartiers de Passy et d’Auteuil. Sans la guerre elle aurait disparu ou du moins serait devenue méconnaissable.

La municipalité avait décidé d’en modifier l’aspect général, de l’élargir et de la rendre carrossable.

On eût supprimé ainsi un des coins les plus pittoresques de Paris.

C’était primitivement un chemin qui, des berges de la Seine, montait au sommet des coteaux de Passy à travers les vignobles.

La physionomie de la rue n’a guère changé depuis le temps où Balzac la suivait lorsque, pour échapper à quelque importun, il allait prendre la patache de Saint-Cloud qui l’amenait à Paris.

Le passant qui, du quai de Passy remarque la rue Berton, n’aperçoit qu’une voie mal tenue, pleine de cailloux et d’ornières et que bordent des murs ruineux, clôture à gauche d’un parc admirable et à droite d’un terrain qui a été destiné par ceux qui le possèdent à des fins diverses et bien singulières. Une partie est aménagée en jardin ; ailleurs se trouve un potager ; il y a encore des matériaux et d’une