Page:Apollinaire - Le Flâneur des deux rives.djvu/58

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pucelle — La Conception — Sans originelle — Maculation.

Cette jeune fille — Native elle était — De la noble ville — Dite Nazareth, — de vertu remplie — De corps gracieux — C’est la plus jolie — Qui soit sous les cieux.

Elle allait au Temple ; — Pour Dieu supplier ; — Le conseil s’assemble — Pour la marier ; — La fille tant belle — N’y veut consentir, — Car Vierge et pucelle — Veut vivre et mourir.

L’Ange leur commande — Qu’on fasse assembler — Gens en une bande, — Tous à marier ; — Et duquel la verge — Tantôt fleurira — À la noble Vierge — Vrai mari fera.

Tantôt abondance — De gentils galants — La vierge plaisante — S’en vont souhaitant ; — À la noble fille — Chacun s’attendait, — Mais le plus habile — Sa peine y perdait.

Joseph prit sa verge, — Pour s’y en venir : — Combien qu’à la Vierge — N’eût mis son désir ; — Car toute la vie — N’eut intention — Vouloir ni envie — De conjonction.

Quand furent au Temple — Trétous assemblés, — Étant tous ensemble — En troupe ordonnés, — La verge plaisante — De Joseph fleurit, — Et au même instant — Porta fleur et fruit.

En grande révérence — Joseph on retint, — Qui par sa main blanche — Cette vierge print ; — Puis après le prêtre, — Recteur de la loi, — Leur a fait promettre — À tous deux la foi.

Baissant les oreilles — Ces gentils galants — Tant que c’est merveille, — S’en vont murmurant