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Page:Apollinaire - Le Poète assassiné, 1916.djvu/287

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V

Je me remis à errer dans ce somptueux souterrain où vivait ce vieux noyé qui avait été un roi fou. Pendant deux heures au moins je m’avançai prudemment dans l’obscurité, ouvrant des portes, tâtonnant la muraille et ne trouvant point d’issue.

D’abord j’entendis des éclats de voix au loin, puis tout se tut.

Enfin je me retrouvai dans la grotte qui servait de vestibule à cette étonnante demeure.

Dehors éclataient des fanfares qui se turent bientôt. Je n’eus qu’à ouvrir la porte par laquelle j’avais pénétré dans l’hypogée pour me retrouver parmi les sapins.

Mais la forêt s’était illuminée ; les mille lumières qui y étaient nées couraient, se haussaient, se baissaient, s’éloignaient, se rapprochaient, se grou-