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LE DÉPART DE L’OMBRE

« Puis, voyant que le soleil allait disparaître, il nous dit :

« — À une autre fois. »

« Car c’était l’heure de la prière, et en nous en allant, nous pûmes le voir, tandis que, couvert d’un vieux chapeau haut de forme, il lisait, debout sur le seuil de sa boutique, un livre hébreu qu’il commença régulièrement par la fin.

« Nous marchions sans parler, et lorsque au bout d’un moment je voulus revoir nos ombres, je vis avec un plaisir singulièrement atroce que celle de Louise l’avait quittée. »