Page:Apollinaire - Le Poète assassiné, 1916.djvu/98

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chose imprimée à l’étranger et
[biffé] en pays neutre, j’estime
qu’il est impossible de faire
autrement. En tout, je pense qu’il est
de mon devoir de montrer, surtout en
juin[illisible], que je ne me désintéresse pas
de la guerre. – Mais mes propositions
faites de la lettre à votre ami
Aragon vous séduisant peut-être.

Je crois que M. Aragon vous [a]
sans doute déja écrit. Il est charmant,
je goûte son talent et la finesse de
son intelligence. Je vous remercie
de me l’avoir fait connaître.

Mes deux prochains poèmes seront
dédiés l’un à vous et l’autre à lui.
J’espère que M. Paul Valéry qui
est un poète et un savant
reviendra des préventions que
votre poème en collaboration
avec Aragon aura suscitées en
son âme. Il a trop d’esprit pour ne pas
entendre que les grâces d’aujourd’hui
sont tout autres que celles auxquelles il
avait si peu accoutumé les maîtres de son temps.