Page:Apollinaire - Les Exploits d’un jeune Don Juan.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai eu dans mes premières années une vieille bonne d’enfant qui, lorsque je ne pouvais pas dormir, me chatouillait la quéquette et les couilles ou même me suçait doucement le vit. J’ai même souvenance qu’un jour elle me mit sur son ventre nu et me laissa longtemps dessus. Mais comme cela s’est passé à une époque très lointaine, je ne m’en souviens que vaguement.

Dès que ma tante se fut ressaisie, elle me dit en colère : « Ce n’était qu’une plaisanterie, Roger, et tu n’étais alors qu’un petit garçon. Mais je vois que maintenant on ne peut plaisanter avec toi, tu es devenu un homme. » Et elle jeta un nouveau regard sur ma pine raide.

« Tu es même un vilain polisson, je ne t’aime plus. » Et en même temps elle donna une tape sur mon membre.

Puis elle voulut s’en aller, mais je la retins en disant :

« Pardonne-moi tantine, je ne dirai rien à personne, même si tu montes dans la baignoire.

— Je peux faire cela », dit-elle en souriant. Elle enleva ses pantoufles rouges, dans lesquelles elle était pieds nus, souleva sa robe de chambre jusqu’au-dessus des genoux et monta dans la baignoire dont l’eau lui montait jusqu’au haut des mollets.

« Maintenant, j’ai fait ta volonté, Roger, habille-toi gentiment et sois obéissant, sinon je ne te regarderai plus jamais. »