Page:Apollinaire - Les Exploits d’un jeune Don Juan.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

queue. Alors j’ai pu l’enfiler et ça m’a fait beaucoup plus de bien qu’avec Rosalie. Mais elle m’a chié dessus, sauf respect, si bien que mes couilles et mes pantalons en étaient remplis. C’est pourquoi je n’ai plus eu envie de la baiser.

le confesseur : Oui, mais comment en viens-tu à des actes pareils ?

le paysan : Notre berger le fait toujours ainsi avec ses chèvres et notre servante Lucie s’est mise un jour par terre, dans l’étable, avec le grand jars entre les cuisses, parce que ça fait beaucoup de bien au ventre, a-t-elle dit à sa voisine qui l’a aussi essayé.

La suite de la confession était sans intérêt. Je sortis de ma cachette et courus dans la chapelle voir l’aspect du pénitent. Je fus étonné de reconnaître ce valet idiot qui, près de l’étang, s’était si sottement prêté aux plaisanteries des belles servantes.

Il était le dernier pénitent homme. Ma mère se leva pour aller se confesser. Près d’elle étaient agenouillées ma tante et la piquante Kate. Derrière se tenaient toutes les servantes. Je m’étonnai de ne pas apercevoir ma sœur Berthe. La régisseuse avait été dispensée d’aller à confesse à cause de sa grossesse avancée.

La confession de ma mère était très innocente mais non sans intérêt : « J’ai encore à vous faire une demande, mon père, dit-elle, après avoir énuméré ses péchés quotidiens, mon mari