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LES ONZE MILLE VERGES


gauche reposait sur la hanche cambrée, une couple de baisers qui firent fureur. Puis, ils dansèrent lascivement à la mode de leur pays. Ensuite l’Espagnole releva ses jupes jusqu’au nombril et les agrafa de façon à ce qu’elle resta ainsi découverte jusqu’à l’ornière ombilicale. Ses longues jambes étaient gainées dans des bas de soie rouge qui montaient jusqu’aux trois quarts des cuisses. Là, elles étaient attachées au corset par des jarretelles dorées auxquelles venaient se nouer les soies qui retenaient un loup de velours noir plaqué sur les fesses de façon à masquer le trou du cul. Le con était caché par une toison d’un noir bleu qui frisottait.

Le torero, tout en chantant, sortit son vit très long et très dur. Ils dansèrent ainsi, ventre en avant, semblant se chercher et se fuir. Le ventre de la jeune femme ondulait comme une mer soudain consistante, ainsi l’écume méditerranéenne se condensa pour former le ventre pur d’Aphrodite.

Tout à coup, et comme par enchantement, le vit et le con de ces histrions se joignirent