Page:Apollinaire - Lettres à sa marraine.pdf/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
À SA MARRAINE


28 septembre 1915


Le talisman en rimes m’a protégé, merci. La victoire est acquise. Vous en connaissez plus de détails que moi qui ai canonné sans trêve pendant six jours. Maintenant on attend les avant-trains pour aller ailleurs. Je suis éperonné, casqué, j’ai le revolver au côté et, sitôt mon cheval revenu de l’échelon, en selle !

Ce que j’aime le mieux de moi, c’est « L’Hérésiarque et Cie » (en prose, Stock, 1909) et « Alcools » (Poèmes, Mercure de France, 1913).

Théophile est un poète exquis, je connais mal des Barreaux sauf un fameux sonnet athée qui lui est attribué ; je crois avoir moins aimé Tristan. C’est que j’aime trop Racine pour goûter quelqu’un qu’on a voulu lui comparer.