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À SA MARRAINE


19 novembre 1915


Ma chère marraine,

Puisque vous voulez bien admettre des circonstances atténuantes à mon impertinence, je la veux préciser en vous priant de m’indiquer la limite de vos préjugés afin que je ne déborde pas les frontières que vous assignez à notre correspondance. N’oubliez pas toutefois que, ma marraine de guerre, vous avez envers moi des devoirs. Mais je n’ai pas à vous les dicter, et votre bon sens me gêne trop désormais…

À propos de ce que je vous écrivais de votre talent et de votre livre, je conçois que mes idées puissent fort bien ne pas ressembler à celles que vous avez là-dessus, mais je ne vois pas quel inté-