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Page:Apollodore - Bibliothèque (éd. Clavier), vol. 1.djvu/104

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fleuve Enipée ; elle alloit souvent répandre des larmes sar ses bords. Neptune ayant pris la ressemblance de ce fleuve, jouît d’elle, et elle accoucha en secret de deux jumeaux qu’elle23 exposa. Des pâtres de chevaux passant auprès de ces enfants, un cheval en frappa un du pied, et lui fît au visage une tache livide ; un de ces pâtres les emporta, et nomma celui qui avoit été ainsi frappé, Pélias, et l’autre, Nélée24. Étant parvenus à l’âge, viril, ils reconnurent leur mère, et tuèrent Sidéro, sa belle-mère ; ayant appris en effet qu’elle faisoit éprouver à leur mère toutes sortes de mauvais traitements, ils fondirent sur elle. Sidéro s’enfuit, pour les éviter, dans le temple de Junon, et Pélias la tua aux pieds même des autels, sans aucun respect pour la déesse25.

§ 9. Ils prirent ensuite querelle l’un contre l’autre ; et Nélée forcé de fuir, se retira dans la Messénie, où il fonda la ville de Pylos26. Il y épousa Chloris27, fille d’Amphion ; il en eut une fille nommée Péro, et plusieurs fils, savoir : Taurus, Astérius, Pylaon, Déïmaque, Eurybius, Epidaüs, Rhadius, Eurymènes, Evagore, Alastor, Nestor et Péri-