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Page:Apollodore - Bibliothèque (éd. Clavier), vol. 1.djvu/64

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CHAPITRE VI.

§ 1. La Terre, irritée du malheur des Titans, eut d’Uranus les Géans1, d’une force et d’une taille au-dessus de tout ce qu’on peut imaginer. Leur vue étoit effrayante ; ils avoient de longues barbes et de longs cheveux, les jambes couvertes d’écailles de serpent ; ils demeuroient, suivant les uns, dans les campagnes de Phlégre, et, suivant d’autres, à Pallène. Ils lançoient contre le Ciel des rochers et des chênes enflammés. Porphyrion et Alcyoné étoient surtout remarquables ; ce dernier étoit immortel, tant qu’il combattoit sur la terre de laquelle il étoit né. L’autre avoit enlevé dans Erythie les bœufs du Soleil. Il étoit connu dans le Ciel que les Dieux tout seuls ne pouvoient faire périr aucun des Géans, et que, pour y parvenir, il falloit qu’ils empruntassent le secours d’un mortel. La Terre ayant appris cela, se mit à la recherche d’une plante qui devoit les empêcher d’être tués, même par les mains des hommes : mais Jupiter ayant défendu au Soleil, à la Lune et à l’Aurore de paroître, prévint la Terre, et coupa cette plante. Il fit ensuite appeler par Minerve