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XLIX

De la Baronne Vizen

(Reçue le 12 février.)
Chère Comtesse,

Il n’est qu’une heure, et vous êtes déjà sortie ! J’étais venue pour vous raconter une nouvelle très intéressante ; l’aîné des Névieroff épouse Nadenka Krivobokaia. Ce fut décidé hier à la folle journée. Il fallait absolument qu’il se mariât cette année : sinon, sa mère ne consentait pas à lui donner le domaine de Koursk. Il paraît que ce vieux renard de Nicodime a trempé dans cette affaire. Ce n’est pas pour rien que la princesse Krivobokaia allait chez lui tous les dimanches. Excusez mon griffonnage : j’écris chez vous, dans la loge du concierge, sur un petit bout de papier et je me hâte, ayant encore une masse de courses à faire. Bien à vous.

Catherine Vizen.