la droite, il doit y avoir par ici un deuxième étang, puis un troisième.
— Non, mon cher prince, cette fois votre mémoire ou votre imagination vous trahit : il n’y a pas d’autre étang.
— Mais assurément il y en a eu, regardez ces fleurs rouges, elles bordent ce terre-plein comme elles bordent le premier étang ; le deuxième étang était là : on l’a comblé, c’est évident.
— Malgré tout mon désir d’être de votre avis, je ne puis, mon cher prince, souscrire à ce que vous dites là. J’ai bientôt cinquante ans ; je suis né dans ce château ; or je vous assure qu’ici il n’y a jamais eu de deuxième étang.
— Mais peut-être avez-vous au château quelque vieillard…
— Joseph, mon gérant, est beaucoup plus âgé que moi ; nous le questionnerons tout à l’heure.
Dans les paroles du comte, à travers sa politesse exquise, perçait la peur évidente d’avoir affaire à un de ces maniaques qu’il est imprudent de contredire.
Un instant avant qu’on se mît à table, comme nous entrions dans son cabinet de toilette, je rappelai au comte qu’il m’avait