Page:Approvisionnemens de St. Domingue.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

[12]

à 30 on 36 liv. de l'Amérique. C'eſt le prix ordinaire qu'il ſe vend dans les ports de St. Domingue.

Ainſî la nourriture dont la préparation eſt la plus ſimple, qui doit être la plus ſaine & la plus convenable puiſque la Nature, cette bonne conſeillere, l'a donnée aux pays chauds (1), eſt preſque en tout tems au même prix qu'en France.

Les 215,000 Nègres qui exploitent les ſucreries, cotonneries & indigotteries, à la moyenne exagérée d'un baril de farine par 15 Nègres, conſomment par an 14,333 barils de farine.

Il reſte 19,632 (2) gens de couleur libres.

Ces gens de couleur, à la réſerve d'un petit nombre qui eſt aiſé & qui demeure dans les villes, ſe nourriſſent tous de vivres du pays. Leurs goûts, leurs habitudes les attachent à cette nourriture ſaine qu'on, ne pourroit pas aiſément leur faire quitter. Ces habitudes ſont un des regrets qu'ils éprouvent quand ils ſont hors de leur patrie. Néanmoins nous voulons forcer les élémens de nos calculs, & nous eſtimerons.

(1) Les Nègres de la Côte-d'Or, qui ſont les plus robuſtes de l'Afrique, ſe nourriſſent principalement de riz.

(2) L'État de la population de St. Domingue en 1786, ne donne que 16,992 gens de couleur libres. Nous avons préféré l'Êtat de l'année 1787 qui donne 19,632 gens de couleur libres, parce que nous voulons éviter le reproche d'avoir atténué les baſes de nos calculs.