Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/308

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tours aux victimes autour des terres, avant de les égorger. Cette procession et solemnité s’appeloit ambarvale, et se faisoit principalement pour les fruits de la terre, afin que, par telle sanctification, la fertilité fût plus considérable. Les rogations représentent cette cérémonie.

(4) Qu’un jugement de cette importance fût rendu dans la place où l’on représentoit les jeux. J’ai exprimé ainsi, fût rendu dans le théâtre, qui est dans le texte, parce que ce terme de théâtre, qui, chez les anciens, comprenoit toute l’enceinte du lieu commun aux acteurs et aux spectateurs, ne s’entend chez nous, que d’un lieu élevé, où l’acteur paroît et où se passe l’action. Tout cet édifice en général, destiné aux spectacles des anciens jeux publics qui se nommoit le théâtre, comprenoit la scène, l’orchestre et les degrés qui servoient de siège aux spectateurs. La scène avoit trois parties principales : 1, le pupitre ou proscenium, c’est-à-dire, le devant de la scène ; 2, la scène proprement prise ; 3, le derrière de la scène, en latin, poscenium. Le pupitre étoit le lieu élevé sur lequel les acteurs jouoient, qui est ce que nous appelons aujourd’hui le théâtre. Ce pupitre ou proscenium avoit deux parties aux théâtres des Grecs, l’une où les acteurs jouoient, et l’autre où les chœurs venoient réciter, et où les pantomimes faisoient leurs représentations, ce qu’ils nommoient loreion. La scène étoit une face de bâtiment d’une structure magnifique et enrichie de décorations. Le derrière de la scène ou poscenium étoit le lieu où se retiroient les acteurs et où ils s’habilloient.

La séconde partie du théâtre, pris en général, étoit l’orchestre ; c’étoit le lieu le plus bas du théâtre, qui étoit un demi-cercle enfermé au milieu des degrés. Chez les Grecs, il faisoit partie de la scène prise en général ; mais,