Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/317

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(30) L’image de la déesse Epone. Epone, ou selon quelques auteurs, Hippone étoit la déesse des chartiers et des muletiers. Elle présidoit aux écuries, où sa statue, grossièrement faite, étoit d’ordinaire placée dans une niche taillée dans quelque pilier.

Hippos, en grec, signifie un cheval. La déesse Hippone est au nombre des semones. Ces sortes de Dieux n’étoient pas rangés parmi les célestes, à cause de la pauvreté de leur mérite ; on ne les appeloit pas terrestres, comme indignes de quelques honneurs. Quelques-uns appelent Dieux semones ceux qui tenoient cet espace qui est entre l’air et la terre, et qui rapportoient aux Dieux les vœux et prières des hommes. Ainsi faisoient-ils de même que les médioxumès. Tels étoient Priape, Vertumne, Hippone, Pomone, &c. S. Augustin croyoit que Janus s’appeloit Semone, parce qu’il préside sur la semence.

(31) De recourir tout de bon à la justice, et d’interposer le sacré nom de l’empereur. C’est ainsi qu’en usoient ceux qui se trouvoient dans une grande oppression ; ils s’écrioient, j’en appelle à César, ou seulement ô César ! et l’on portoit un si grand respect au nom de l’Empereur, que, lorsque quelqu’un l’invoquoit ainsi, on suspendoit le jugement de son affaire ; si c’étoit même un homme condamné au supplice, on ne passoit pas outre, et son affaire étoit portée devant l’Empereur, ou devant des juges qu’il nommoit.

(32) Des roses fraîches et vermeilles. On ne pouvoit guère autrement expliquer le texte qui dit, rosæ virgines, des roses vierges, c’est-à-dire, des roses où l’on n’a point encore touché, et qui ne sont pas tout-à-fait épanouies.

Fin des Remarques du troisième Livre.