Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/394

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empressement cet heureux mariage ; et que j’ai d’impatience de voir cet illustre époux que les Dieux me destinent ! A quoi bon hésiter ? dois-je différer un moment de recevoir un mari né pour détruire l’univers.

En achevant ces mots, Psiché se mêla avec empressement dans la foule du peuple qui accompagnoit la pompe. On arrive à la montagne destinée ; on y monte, et l’on y laisse seule cette malheureuse princesse. Ceux qui avoient porté les torches nuptiales, après les avoir éteintes avec leurs larmes, les y laissèrent, et chacun revint chez soi tout consterné. Le Roi et la Reine s’enfermèrent dans leur palais, où ils s’abandonnèrent à une douleur continuelle. Cependant Psiché, saisie d’effroi, pleuroit sur le haut du rocher, lorsqu’un zéphir agitant ses habits (61), et s’insinuant dans les plis de sa robe, l’enlève légèrement, la descend au pied de la montagne, et la pose doucement sur un gazon plein de fleurs.

Fin du quatrieme Livre.