pouvoir trouver. Je n’ai point d’autre ressource pour en venir à bout, que de faire publier par-tout que je donnerai une récompense à celui qui m’en apprendra des nouvelles. Je vous prie de vous charger de ce soin, sans y perdre un moment, et de la désigner de manière qu’elle soit aisée à reconnoître, afin que ceux qui se trouveront coupables de l’avoir recelée, ne puissent s’excuser sur leur ignorance. En disant cela, elle donne à Mercure un écrit qui contenoit le nom de Psiché, et les signes qui pouvoient la faire connoître, et s’en retourne dans son palais.
Mercure exécute aussi-tôt sa commission ; il va chez toutes les nations de la terre, et publie cet avis en tous lieux : Si quelqu’un sait des nouvelles de la fille d’un roi, nommée Psiché, à présent esclave de Vénus, et fugitive, qu’il puisse l’arrêter, ou découvrir le lieu où elle est cachée, il n’a qu’à venir trouver Mercure, chargé de la publication de cet avis, derrière les piramides Murtiennes (17) ; et, pour ses peines, il recevra sept baisers de Vénus, et un autre assaisonné de tout ce qu’un baiser peut avoir de plus doux et de plus voluptueux. Mercure n’eut pas plutôt fait cette proclamation, que tous les hommes, animés par l’espoir d’une récompense si agréable, se mirent à chercher les moyens de la mériter, et c’est ce qui acheva de déterminer Psiché à ne pas perdre un moment à s’aller livrer elle-même.
Comme elle approchoit du palais de Vénus,