Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/552

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se gratter l’oreille sont signes de colère et d’emportement. Pline dit que le derrière de l’oreille est le siège de Nemésis, déesse de la vengeance, où nous portons ordinairement dans cette occasion le doigt prochain du petit, après avoir passé la main au long de la bouche et de la barbe.

(19) Arrosent les marais du Stix. Le Stix est une fontaine d’Arcadie, qui prenoit sa source au pied d’une montagne voisine de la ville de Nonacris. Ces eaux étoient si corrosives, qu’elles rongeoient le fer et le cuivre, et brisoient tous les vaisseaux où on la mettoit ; on ne pouvoit en conserver que dans un vase de corne de pied de cheval. Plusieurs croient que ce fut avec de cette eau qu’Antipater empoisonna Alexandre le Grand. Les mauvaises qualités de cette fontaine ont donné lieu aux poëtes de feindre que ces eaux couloient dans les enfers. Lorsque les Dieux faisoient un serment solemnel, ils juroient par le Stix, fleuve de tristesse et de douleur, comme par ce qui étoit le plus opposé à leur nature, qui étoit la joie et le plaisir.

(20) Et grossissent le fleuve du Cocyte. Fleuve des enfers, selon les Poëtes ; son nom signifie plainte, gémissement.

(21) Assez proche de la fameuse ville de Lacédémone. C’étoit la capitale de Laconie, dans le Péloponèse, aujourd’hui Misitra, ville de la Morée.

(22) Vous y trouverez le Tenare. C’est un cap de Laconie, proche duquel on voit une caverne, que les Poëtes ont feint être une descente pour aller aux enfers. Voyez, page 57, ce qui a été dit au sujet du Tenare.

(23) Un âne boiteux. Cela regarde quelque fable de ce temps-là, qui n’est point venue jusqu’à nous.