Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

homme ne songeant qu’à son intérêt, me livra, sans se mettre en peine de ce qui en pourroit arriver.

Au retour du soupé, nous trouvâmes cette dame qui m’attendoit dans le lieu où j’avois accoutumé de coucher. Grands Dieux ! quel appareil magnifique ! Quatre eunuques dressoient un lit par terre, avec des couvertures de pourpre brodées d’or, et quantité de ces carreaux dont les femmes se servent pour être plus mollement et plus délicieusement ; ils se retirèrent et fermèrent la porte sur nous.

Au milieu de la chambre étoit une lampe fort brillante. Cette femme, après s’être déshabillée, s’en approcha pour se frotter, et moi aussi, d’une huile très-précieuse ; elle m’en versa dans les nazeaux avec précaution ; ensuite me baisant d’une étroite et pressante affection, non comme ces courtisannes qui en font leur métier pour avoir de l’argent, mais bien d’un véritable amour ; ensuite elle me fit des caresses,