Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/383

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différens. Les Phrygiens, qui sont les plus anciens et les premiers hommes (12), m’appellent la mère des Dieux, déesse de Pessinunte (13). Les Athéniens, originaires de leur propre pays (14), me nomment Minerve Cécropienne (15). Chez les habitans de l’isle de Cypre, mon nom est Vénus de Paphos. Chez les Candiots, adroits à tirer de l’arc, Diane Dictinne (16). Chez les Siciliens qui parlent trois langues (17), Proserpine Stygienne (18). Dans la ville d’Eleusis on m’appelle l’ancienne déesse Cérès, d’autres me nomment Junon, d’autres Bellone, d’autres Hécate, d’autres Némésis Rhamnusienne (19) ; et les Ethiopiens, que le soleil à son lever éclaire de ses premiers rayons, les peuples de l’Ariane (20), aussi-bien que les Egyptiens qui sont les premiers savans du monde, m’appellent par mon véritable nom, la reine Isis, et m’honorent avec les cérémonies qui me sont les plus convenables. Tu me vois ici touchée de l’excès de tes misères, continue la Déesse, tu me vois propice et favorable, arrête le cours de tes larmes, finis tes plaintes, et chasse la tristesse qui t’accable : Voici bientôt le temps que ma divine providence a marqué pour ton salut ; écoutes donc avec attention les ordres que je vais te donner. Le jour qui va suivre cette nuit, m’est consacré de tout temps ; demain mes prêtres doivent m’offrir les prémices de la navigation, en me dédiant un navire tout neuf, et qui n’a point encore servi ; présentement