Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en voyoit d’autres avec des miroirs attachés sur les épaules qui représentoient à la Déesse tous ceux qui la suivoient, comme s’ils fussent venus au-devant d’elle. Quelques-unes tenoient des peignes d’yvoire, et par les gestes de leurs bras et les mouvemens de leurs doigts, faisoient semblant de peigner et d’ajuster les cheveux de la reine des dieux, et d’autres versoient goutte à goutte devant ses pas du baume et des huiles précieuses.

Outre tout cet appareil, une infinité d’hommes et de femmes tâchoient de se rendre favorable la Déesse des astres, en portant des torches, des flambeaux de cire, des lampes, et toutes sortes de lumières artificielles. Ensuite une troupe de musiciens faisoient retentir l’air par des concerts mélodieux de voix et de flûtes. Ils étoient suivis par un chœur de jeunes garçons parfaitement beaux, vêtus de robes blanches destinées pour les cérémonies qui chantoient par reprises un poëme ingénieux qu’un excellent poëte inspiré par les Muses avoit composé pour expliquer le sujet de cette grande fête.

Parmi eux, marchoient des joueurs de flûte, consacrés au grand Sérapis (22), qui faisoient entendre sur leurs flûtes traversières les airs destinés au culte de ce Dieu dans son temple. Plusieurs huissiers marchoient ensuite, qui avertissoient le peuple de se ranger, et de laisser le chemin libre aux simulacres des Dieux ; après eux, suivoient en foule