Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/478

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bas ; aussi ne sont-ils point ignées, crainte que par leur chaleur ils ne s’élevassent jusqu’à la sphère du feu élémentaire. Formons donc des êtres d’une nature mitoyenne et conforme à la nature du lieu qu’ils habitent : Il faut, pour cela, nous imaginer et représenter à notre esprit des corps constitués, de manière qu’ils ne soient pas si pesans que ceux qui sont terrestres, ni si légers que les célestes, mais qui soient en quelque façon différens des uns et des autres, ou bien qui tiennent de tous les deux, soit qu’ils n’aient rien de commun avec eux, soit qu’ils participent de la nature des uns et des autres, ce qui est, à la vérité, plus facile à concevoir ainsi que de l’autre manière.

Il faut donc que les corps de ces démons aient en même-temps quelque pesanteur, qui les retiennent pour n’être pas élevés en haut, et quelque légèreté qui les soutienne pour ne pas tomber en bas. Mais afin que vous ne pensiez pas que j’imagine des choses incroyables à la manière des Poètes, je commencerai par vous donner un exemple