Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/480

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rapidement en haut. N’entendez-vous point ce que Lucrèce dit si élégamment sur le tonnerre :

Cet effroyable bruit qu’excite le tonnerre
N’est que l’effet commun des vapeurs de la terre.
Et qu’un amas confus de nuages ardens,
Qui se heurtent et s’échauffent agité par les vents.

Lucrèce. l. 6.

Si les nuées qui proviennent de la terre et qui y retombent, volent dans les airs, que pensez-vous enfin des corps des Démons qui sont d’une matière infiniment plus subtile et moins condensée ? car il ne sont point composés de la matière noire et impure, dont les nuages sont formés, mais du plus clair, du plus fluide et du plus pur de l’élément de l’air ; ce qui fait qu’il n’est pas aisé à aucun homme de les voir, à moins qu’ils ne se rendent visibles par l’ordre des Dieux, parce que leurs corps n’ont aucune solidité terrestre qui occupe la place de la lumière qui puisse s’opposer à nos yeux, et où les rayons de notre vue venant à heurter s’arrêtent nécessairement. Mais ils sont