Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/482

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il y a des Dieux du nombre de ces Démons qui ont de la haine pour de certains hommes et de l’amitié pour d’autres. Ils prétendent qu’ils donnent aux uns de l’élévation dans le monde, et les rendent heureux, qu’ils abaissent les autres, et les accablent de disgraces. Il s’ensuit de-là que ces Dieux sont susceptibles de pitié, de colère, de tristesse et de joie, qu’ils éprouvent les divers changemens de l’esprit humain, et qu’ils sont exposés à tous les orages de cette mer tumultueuse de pensées, où flottent notre cœur et notre esprit.

Ces troubles et ces tempêtes sont bien opposés à la tranquillité des Dieux célestes ; car tous ces habitans des cieux ont toujours l’esprit dans le même état et dans une perpétuelle égalité. Il n’est jamais ébranlé de sa situation ordinaire, ni par la douleur, ni par le plaisir, et jamais son éternelle et permanente disposition n’est sujette à aucun changement subit, soit par l’impression de quelque puissance étrangère, parce que rien n’est plus puissant que Dieu, soit par