les Dieux et nous, aussi-bien par la nature de leur substance, que par l’espace qu’ils habitent, étant immortels comme eux, et sujets aux passions comme nous. Ainsi toutes les affections qui ébranlent l’ame ou qui l’appaisent, leur sont communes avec les hommes. La colère les irrite ; la pitié les fléchit : on les gagne par des offrandes ; on les adoucit par les prières ; le mépris les révolte ; le respect les réconcilie, et les mêmes mouvemens qui causent nos altérations, produisent leurs inégalités.
Enfin, pour les définir exactement, on peut dire que les Démons sont des êtres animés, dont l’esprit est raisonnable, l’ame passive, le corps aérien, et la durée éternelle. De ces cinq attributs, les trois premiers sont les mêmes que les nôtres ; le quatrième leur est propre, et le dernier leur est commun avec les Dieux ; mais ils diffèrent d’eux par les passions. C’est pourquoi je crois avoir eu raison de dire que leur ame est passive, puisqu’en effet elle souffre les mêmes agitations que la nôtre ; ce qui