Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/496

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des oreilles que de l’esprit. Mais de quelque façon qu’on l’entende, il est certain que ceux qui consultent ces Devins, quelque confiance qu’ils aient en ce qu’ils écoutent, n’entendent pourtant que la voix d’un homme, au lieu que Socrate ne dit pas simplement qu’il entendoit une voix ; mais que c’étoit une certaine voix divine, ce qui dénote qu’il ne s’agissoit point d’une voix ordinaire, puisque, si cela étoit il ne diroit pas une certaine voix, mais seulement une voix, ou la voix de quelqu’un en particulier ; comme quand la courtisanne de Térence dit :[1]J’ai cru entendre présentement la voix de ce Capitaine. Car celui qui dit : j’ai oui une certaine voix, marque, ou qu’il ne sait d’où cette voix est partie, ou qu’il doute en quelque sorte de ce qu’il a oui, ou qu’enfin il y a eu en cela quelque chose de mystérieux et extraordinaire, comme dans celle qui se faisoit entendre à Socrate, et qui parvenoit à lui, disoit-il, d’une manière divine dans la nécessité de ses affaires. Et certainement je croirois que ce n’étoit pas

  1. Dans l’Eunuque.