S. AUG. (Traité 13.) Mais pourquoi se tient-il debout ? parce qu’il ne tombe pas ; et pourquoi évite-t-il de tomber ? parce qu’il est humble. Voyez comme il s’appuie sur un terrain solide : « Je ne suis pas digne de dénouer les courroies de ses souliers. » Il se tient debout et l’écoute ; s’il venait à tomber, il ne l’entendrait pas, l’ami de l’Epoux doit donc se tenir debout et l’écouter, c’est-à-dire persévérer dans la grâce qu’il a reçue, et écouter la voix qui le remplit d’allégresse. Je ne me réjouis pas, dit-il, de ce que j’entends ma voix, mais de ce que j’entends la voix de l’Epoux ; ma joie c’est d’entendre, comme la sienne est de parler ; je suis l’oreille, il est la parole. Celui qui est chargé de garder la fiancée ou l’épouse de son ami, veille avec soin à ce qu’elle ne donne son affection à aucun autre. Mais s’il consentait lui-même a prendre dans son cœur la place de son ami, et qu’il abusât du dépôt qui lui est confié, ne serait-il pas un objet d’horreur pour le genre humain tout entier ? Combien je vois d’adultères qui veulent posséder cette Epouse qui a été achetée à un si grand prix, et dont toutes les paroles tendent à obtenir une affection qui n’est due qu’à l’Epoux ?
S. Chrysostome : (hom. 29.) Ou bien encore, ces paroles : « Qui se tient debout, » ont un sens particulier, et signifient que le ministère de Jean-Baptiste est à son terme, et qu’il ne lui reste plus qu’à se tenir debout et à écouter. Il passe ici de la figure à l’objet figuré, il a pris pour comparaison l’époux et l’épouse, il montre comment se fait leur union, c’est-à-dire par la voix et par la doctrine : « Car la foi vient de ce qu’on a entendu, et on a entendu, parce qu’on prêche la parole de Dieu. » (Rm 10) Et comme il voit toutes ses espérances réalisées, il ajoute : « Cette joie est donc pleinement réalisée pour moi, » c’est-à-dire l’œuvre qui m’a été confiée est pleinement accomplie, et il ne me reste