à la manière des anges, et par une voie supérieure à celle des hommes ; car les anges n’ont point besoin de l’eau de Jacob pour étancher leur soif, mais chacun d’eux a au dedans de lui une fontaine d’eau qui sort du Verbe et qui rejaillit jusqu’à la vie éternelle : « Cette femme lui dit donc : Seigneur, donnez-moi cette eau. » Or. ici-bas, il est impossible de recevoir l’eau qui est donnée par le Verbe. sans puiser à la fontaine de Jacob ; aussi lorsque la Samaritaine loi demande cette eau, Jésus semble lui dire qu’il ne peut lui en donner qu’en puisant à la fontaine de Jacob : or Jésus lui dit : Allez, appelez votre mari, et venez ici. » Si nous avons soif, nous ne devons d’abord chercher à nous rafraîchir qu’avec l’eau de la fontaine de Jacob ; car selon la doctrine de l’Apôtre : la loi est comme le mari de l’âme. (Rm 7) — S. AUG. (Liv. des 83 quest., quest. 64.) Dans ces cinq maris, il en est qui voient la figure des cinq livres qui ont été écrits par Moïse ; et ce que Notre-Seigneur ajoute : « Celui que vous avez maintenant n’est pas votre mari, » devrait s’entendre de lui-même. Tel serait donc le sens de ces paroles : « Vous avez d’abord été soumise aux cinq livres de Moïse, comme à cinq maris. Mais maintenant celui que vous avez (c’est-à-dire que vous entendez), n’est pas votre mari, parce que vous ne croyez pas encore en lui. Mais puisqu’elle ne croyait point encore en Jésus-Christ, et qu’elle était encore unie et soumise à ces cinq maris, c’est- à-dire à ces cinq livres, pourquoi le Sauveur lui dit-il : « Vous avez eu cinq maris, » comme si elle avait cessé de les avoir ? D’ailleurs, comment peut-on comprendre qu’il faille rompre avec ces cinq livres pour se soumettre à Jésus-Christ, alors que celui qui croit en Jésus-Christ, loin de renoncer à ces cinq livres, recherche et goûte bien plus vivement le sens spirituel de ces livres ? Il faut donc entendre
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