Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/29

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Au commencement était le Verbe.



S. Chrysostome : (hom. 3 sur S. Jean.) Tandis que tous les autres Evangélistes commencent par l’incarnation du Sauveur, saint Jean, sans s’arrêter à sa conception, à sa naissance, à son éducation, aux progrès successifs de ses premières années, raconte immédiatement en ces termes la génération éternelle : « Au commencement était le Verbe. » — S. AUG. (Liv. des 83 quest.) Le mot grec λόγος signifie également en latin raison et verbe, mais ici la signification de verbe est préférable, parce qu’elle exprime mieux les rapports, non-seulement avec le Père, mais avec les créatures qui ont été faites par la puissance opérative du Verbe. La raison, au contraire, même quand elle n’agit pas, s’appelle toujours raison.




S. AUG. (Traité 3 sur S. Jean.) L’usage journalier de la parole, lui fait perdre de son prix à nos yeux, et nous en faisons peu de cas, à cause de la nature passagère du son dont elle est revêtue. Or, il est une parole dans l’homme lui-même qui reste dans l’intérieur de son âme, car le son est produit par la bouche. La parole véritable, à laquelle convient particulièrement ce nom, est celle que le son vous fait entendre, mais ce n’est pas le son lui-même.— S. AUG. (de la Trinité, 15, 10.) Celui qui peut comprendre la parole non-seulement avant que le son de la voix la rende sensible, mais avant même que l’image