Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/36

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S’il est Fils, donc il est né. Nous l’avouons. Ils ajoutent : S’il est né un Fils au Père, il était Père avant la naissance de son Fils. La foi rejette cette conclusion. Mais, poursuit-on, expliquez-moi donc comment le Père a pu avoir un Fils, qui fut coéternel au Père dont il est né, car le fils naît après son père pour lui succéder après sa mort. Ils vont chercher leurs comparaisons dans les créatures, il nous faut donc aussi trouver des comparaisons à l’appui des vérités que nous défendons. Mais comment pouvoir trouver dans toute la création un être coéternel, alors qu’aucune créature n’est éternelle ? Si nous pouvions trouver ici-bas deux êtres absolument contemporains, l’un qui engendre, l’autre qui est engendré, nous pourrions avoir une idée de l’éternité simultanée du Père et du Fils. La sagesse nous est représentée dans l’Ecriture comme l’éclat de la lumière éternelle et comme l’image du Père. Cherchons dans ces deux termes une comparaison qui, à l’aide de deux choses existant simultanément, puisse nous donner l’idée de deux êtres coéternels. Personne n’ignore que l’éclat de la lumière vient du feu ; supposons donc que le feu est le père de cet éclat, dès que j’allume une lampe, le feu et la lumière existent simultanément. Donnez-moi du feu sans lumière, et je vous concéderai que le Père n’a point eu de Fils. L’image doit son existence au miroir, cette image se produit dès qu’un homme se regarde dans un miroir, mais celui qui se regarde dans un miroir existait avant de s’en approcher. Prenons encore comme objet de comparaison une plante on un arbuste nés sur le bord des eaux, est-ce que leur image ne naît pas simultanément avec eux ? Si donc cet arbuste existait toujours, l’image de l’arbuste aurait la même durée. Or, ce qui vient